Le désir d'écrire un livre ensemble était
réciproque, nous avions commencé, il était en correction, il
s'intitulait On ne s'est pas couché et devait sortir fin
novembre 2015. Il devait parler de notre liberté d'artistes
face à l'enchaînement d'un système, des médias, et à notre
mise systématique à l'écart, et à cette tendance très
nouvelle d'attaquer des artistes en justice pour les faire
taire. Mais voilà que les attentats de Paris nous ont
bouleversé. La violence est omniprésente dans ce monde et
donc il est assez normal que cela se passe aussi en Europe.
A Paris, comme à Madrid ou à Londres. Normal mais
bouleversant. Très vite, nous avons trouvé le titre du livre
On ne s'est pas couché indécent. Très vite on a compris que
ce livre-là, à ce moment-là, n'avait plus de sens. Qu'un
événement tragique avait précipité notre regard vers autre
chose. Et parce que nous avions vraiment le désir d'avoir
nos deux noms sur une couverture d'un livre, nous avons
imaginé ce Métro de Paris, Station Liberté. Un peu pour
rappeler ce qu'est Paris, la vraie, pas celle de la
télévision-propagande. C'est vrai que les statuts que publie
Frédéric Vignale sont de petites flèches souvent acides et
drôles, des tranches de vies, des regards, des sourirs, des
mots d'amour et d'humeur. Ils ne parlent pas tous du métro.
Parfois de la lavanderie, de l'art, de la reconnaissance, de
la violence. Il s'agit d'un Paris simple et sophistiqué,
d'un Paris qui branle et qui conçoit, d'un Paris qui est en
lui et en nous. Il parle aussi du réseau social Facebook, de
sa beauté et de sa laideur, de sa proximité avec la vie
réelle de tous les jours, de sa violence. Le regard de
Vignale, ce regard littéraire est identique à son regard
photographique. Chercher le bonheur dans les détails.
Chercher l'amour là où d'autres y trouveraient dégoût et
haine. Pour lui, c'est bien plus qu'un moyen de transport
parisien qui amène les gens d'une station à une autre. C'est
depuis plus de 10 ans, un magnifique terrain d'observation,
d'aventures et de rencontres hors normes, poétiques ou
décalées qu'il partage ici avec nous à côté d'autres
réflexions et anecdotes dont il a, lui seul, le secret.
Comme au cinéma ou en littérature, tout est vrai et tout est
faux, car rien n'est plus romanesque finalement que le réel.
Le meilleur scénario c'est la vie disait Truffaut et
l'auteur sait fort habilement sublimer le réel avec un style
inimitable.
Patrick Lowie
Ce principe séculaire, implacable et sublime du boomerang qui fait que ceux qui croient te faire du mal te font finalement un bien fou, te libèrent, te donnent raison, te font avancer... et que finalement tu es presque obligé de les remercier après, ces cons-là!
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